Les perturbateurs endocriniens : un fléau du XXIème siècle

Qu’entendons-nous par perturbateurs endocriniens (PE) ?

L’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) définit les PE comme : « des substances chimiques d’origine naturelle ou artificielle étrangères à l’organisme qui peuvent interférer avec le fonctionnement du système endocrinien et induire ainsi des effets néfastes sur cet organisme ou sur ses descendants.
La notion des PE est née de l’observation des troubles de développement et de reproduction de certaines espèces aquatiques.

Où retrouve-t-on les perturbateurs endocriniens ?

Les PE sont présents dans de nombreux produits de consommation courante. Ils se retrouvent sous forme de molécules chimiques.

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Comment agissent les PE et quels sont leurs effets sur la santé ?

Les PE font partie de notre vie quotidienne. Ils sont présents partout (eau, air, alimentation,…). L’exposition répétée à plusieurs PE (effet cocktail) provoque des effets particulièrement délétères sur la santé.

Les PE agissent principalement sur notre système endocrinien. Celui-ci regroupe les organes qui sécrètent des hormones : thyroïde, ovaires, testicules, hypophyse… Il libère ces médiateurs chimiques dans la circulation sanguine, pour agir à distance sur certaines fonctions de l’organisme comme la croissance, le métabolisme, le développement sexuel, le développement cérébral, la reproduction… Il s’agit donc d’un système de communication entre organes.

Les perturbateurs endocriniens vont altérer le fonctionnement de ce système en interagissant avec la synthèse, la dégradation, le transport et le mode d’action des hormones. Ces molécules se caractérisent donc par un effet toxique non pas direct, mais indirect, via les modifications physiologiques qu’elles engendrent. (source : Inserm.fr)

Les effets suspectés sur la santé :

• Au niveau du système reproducteur masculin :
  • baisse de la qualité du sperme,
  • malformations congénitales de l’appareil urogénital (hypospadias, cryptorchidie)
  • baisse de la testostérone
• Au niveau du système reproducteur féminin :
  • puberté précoce
  • endométriose
  • anomalies de l’ovaire
• Cancers hormono-dépendants :
  • augmentation du risque de cancer du sein, de l’utérus, des testicules, de la prostate, de la thyroïde…
• Anomalies du développement :
  • faible poids de naissance
  • prématurité
  • obésité
  • troubles du comportement
  • diabète

Comment limiter notre exposition aux PE ?

Il est possible d’agir en respectant quelques conseils de bonnes pratiques :

• Privilégier les aliments issus de l’agriculture biologique car la teneur en pesticides y est considérablement réduite,
• Eviter les plats préparés et autres produits ultra-transformés comme les biscuits, barres chocolatées, les sodas,… car ils contiennent des additifs alimentaires toxiques,
• Favoriser le réchauffement des aliments dans des contenants en verre ou porcelaine,
• Limiter l’utilisation de matière plastique pour l’alimentation car il est instable et il libère des PE surtout au contact d’aliments gras, acides et/ou chauds,
• Privilégier les préparations « maison » en utilisant des produits frais ou surgelés,
• Aérer votre habitat 10 minutes par jour quelle que soit la saison,
• Préférer les produits d’entretien comme le vinaigre blanc, le bicarbonate de soude et le savon noir ou alors les produits d’entretien labellisés comme les lessives écolabels sans parfum,
• Limiter l’exposition à certains produits chimiques (travaux de peintures, pesticides domestiques, produits d’entretien, produits cosmétiques, bougies et encens),
• Utiliser le moins possible de crèmes et cosmétiques,
• Eviter les parfums et produits parfumés,
• Eviter les teintures pour cheveux, y compris les teintures dites « naturelles » comme le henné.

Pour les populations les plus vulnérables, à savoir les femmes enceintes et les enfants en bas âge, l’exposition aux PE doit absolument être réduite durant les « 1000 premiers jours » (période allant de la conception aux deux premières années de l’enfant). Il en va du DEVENIR du capital santé du futur adulte.

« Tout ce que vous faites et mangez au cours des 1000 premiers de vie feront une différence pour le reste de votre vie ». (OMS et UNICEF)

Pour vous informer plus sur le sujet :

• Les 1000 premiers jours de vie
• Le guide WECF sur les perturbateurs endocriniens
• Agir pour bébé
• L’éco-consommation : choix de consommation et des comportements respectueux de l’environnement et de la santé
• Vous êtes parents ou souhaitez le devenir ? Mettez votre enfant à l’abri des perturbateurs

Pour aller plus loin

Aux HRS, nous unissons nos forces pour tendre vers une maternité éco-responsable.

Le service maternité a fait peau neuve et a été complètement rénovés avec des matériaux labellisés éco-responsables. Dans le service de néonatalogie, nous sommes attentifs à l’utilisation de dispositifs médicaux dépourvus de phtalates.

Les produits utilisés très fréquemment pour les bébés sont choisis sans PE et sans produit toxique (choix des couches, des lingettes pour le soin de siège, du savon). Découvrez notre Atelier Nesting, lieu d’échange et d’informations sur tout ce qui touche à l’environnement du nouveau-né.

Lexique

• Hypospadias : malformation congénitale dans laquelle le méat urétral (orifice externe de l’urètre) est situé sur la face inférieure de la verge.
• Cryptorchidie : anomalie congénitale de position du testicule : le testicule n’est pas descendu en suivant le trajet normal, entre l’intérieur de l’abdomen et les bourses. Le testicule s’arrête à un niveau variable, restant soit dans l’abdomen, soit à la racine de la bourse.